Des séries pour s'évader

Il y a maintenant environ 478 séries qui sortent par an, ça devient compliqué de les connaître toutes, sauf à être journaliste pour Télérama (et encore). En séries comme en beaucoup d'autres domaines, j'ai de graves manques : j'ai zappé Game of Thrones, Vikings, Downton Abbey, Walking Dead, Orange is the new black, The Big bang Theory. Pour Vikings et Downton Abbey, c'est juste que j'ai manqué de temps, mais les autres, je l'avoue, ne m'intéressaient pas tellement. J'ai préféré farfouiller toute seule à la recherche de séries plus rigolotes : comme en mode, j'aime bien dénicher mes petites pépites méconnues. Hautes en couleurs, drôles et bien sapées, voilà mes cinq dernières découvertes télévisuelles.

Empire


Découvert grâce à une collègue (qu'elle soit bénie), Empire est une tuerie. La série est maintenant assez connue, l'actrice principale, Taji P. Henson ayant obtenu un Golden Globe pour son rôle de Cookie. Le résumé grosso modo : Dallas chez les rappeurs (ou le contraire). Tout tourne autour de la personne de Lucious Lyon, ancienne star du hip-hop et devenu un richissime producteur de disques. Se croyant mourant, il doit désigner son successeur parmi ses trois fils. Deux sont des artistes débutants, très différents mais doués, l'aîné est un homme d'affaires, enfant obéissant mais méprisé par le reste de la famille. Et voilà que Cookie, la matriarche, en prison depuis 17 ans, revient parmi les siens pour régler ses comptes. Si Lucious est le roi des coups tordus, Cookie est encore plus maligne que lui. 
Pas grande fan de hip hop, j'ai eu un peu de mal à accepter la bande son pendant les premiers épisodes mais ensuite, impossible d'imaginer la série sans. Même si l'intrigue tourne un peu sur elle-même, on se demande jusqu'où iront les folies de Lucious et Cookie et les acteurs sont tellement forts qu'il est quasi impossible de lâcher Empire.  Les costumes et l'ambiance, kitchissimes et outranciers, sont géniaux.

Younger


Rien à voir et certainement moins connu qu'Empire. Ici, on est plutôt dans un Sex and the City mâtiné de Diable en Prada. Liza a 40 ans, subit un divorce houleux, une ado qui tente de s'émanciper et doit retrouver un job. Problème : personne, à New York, ne veut embaucher une vieille. Sur un malentendu, Liza réalise qu'elle peut perdre 15 ans. La voilà qui transforme le 40 en 26, s'habille comme une millenniale et décroche enfin un poste d'attachée de presse dans une maison d'édition branchée. Elle plonge la tête la première dans Twitter et la fabrication des buzz pour monter des coups éditoriaux. Mais entre sa collègue-confidente, son patron amoureux et sa boss névrosée, elle marche sur un fil et tremble sans cesse d'être découverte. 
Gros, gros kif pour les costumes (oui, c'est très important pour moi!) et la galerie de personnages. J'adore Charles Brooks, le patron et la colocataire de Liza, Maggie. Le personnage d'Hillary Duff, la gentille collègue, réussit l'exploit d'être toujours parfait et charmant et jamais exaspérant.


Lucifer


Un hybride, puisqu'elle mêle série policière et série fantastique. Encore méconnue en France, elle a le même défaut qu'Empire : des personnages tellement tarés qu'on finit par ne plus trop savoir jusqu'où ils iront ni s'ils peuvent être sincères une nano-seconde. Pour le reste, j'adore son esthétique un peu sombre, la photo, les plans et l'idée de départ : Lucifer, fatigué de faire le sale boulot en enfer, s'installe à Los Angeles et s'offre une nouvelle vie. Avec un nouveau nom (Lucifer Morningstar) et un nouveau job, patron de boîte de nuit et jet-setteur. Un assassinat devant son club le pousse à travailler avec la policière chargée de l'enquête. Trouvant cette nouvelle occupation assez marrante, voilà notre Lucifer devenant détective. 
Le héros est un parfait dandy, complètement perdu dans "le monde des humains". Il a fort à faire avec son père (Dieu), sa mère (un genre de divinité maléfique) et son frère (un ange) et entre deux crimes, file sur le divan d'une psy. Avec une bonne dose d'auto-suffisance et un zeste d'auto-dérision (et ses yeux noirs), Tom Ellis a conquis mon coeur. Les épisodes de plus de 45 mn peuvent effrayer mais la personnalité de Lucifer est si complexe que ça passe tout seul.


Unbreakable Kimmy Schmidt 


La plus déjantée. Kimmy a 14 ans quand elle est enlevée par un gourou. Il l'enferme sous terre pendant des années en compagnie de trois autres malheureuses et leur fait croire qu'il veut les protéger de l'Apocalypse. Bien évidemment, ce n'est pas un ange qui les délivre au bout de 15 ans mais la police. L'Amérique, effarée, les surnomme "les femmes-taupes". Pendant que l'une de ses ex-compagnes d'infortune arpente les plateaux de télé pour se reconstruire et qu'une autre profite de cette notoriété pour monter un business, Kimmy décide de retrouver une vie normale. Mais la réadaptation au monde réel, à ses smartphones, ses nouvelles moeurs et ses hystéries collectives s'avère assez compliqué et la pauvre Kimmy en voit de toutes les couleurs.
Amis de la subtilité, passez votre chemin : les personnages sont hauts en couleurs et les acteurs s'amusent comme des fous. Jane Krakowski est géniale en femme de milliardaire névrosée (et je veux sa garde-robe et son coiffeur). Chose rarissime et à souligner, l'une des héroïnes est indienne et la série aborde la difficulté d'une native à trouver sa place dans la société américaine où le sang de "peau-rouge" est vu comme une tare. Très courts (20 mn environ), les épisodes se regardent comme on avale une boîte de bonbons Haribo : frénétiquement.



Le Bureau des légendes


Une petite française made in Canal +, pour terminer en beauté. La seule réaliste également, même si elle nous embarque dans un monde qui semble irréel : celui des espions. Le Bureau des légendes, c'est le plus secret des services de renseignements, celui où l'on prépare les couvertures des agents. Mathieu Kassowitz est l'un d'entre eux et il revient après six ans de mission au Moyen-Orient. Problème : il semble garder vivre une double vie. Mais il est loin d'être le seul... 
Ici, très peu d'humour mais une photo vraiment réussie. Malgré des invraisemblances, les scénaristes ont mis en scène beaucoup d'éléments réalistes et mitonnent une intrigue très fine. Impossible de savoir où ils nous mènent. Jean-Pierre Darroussin est extra en chef fatigué. Mon regret : les personnages féminins sont ratés et Sara Giraudeau en particulier m'exaspère. Mais ça n'engage que moi. Pour le reste, si vous aimez les histoire de James Bond mais que vous détestez les paillettes et les cascades, go!


Et bien sûr, j'attends en trépignant la suite de Dix pour Cent, dont la première saison m'a emballée : à mes yeux, la meilleure série française depuis longtemps.

Spéciale dédicace à Laëtitia, qui m'a inspiré cet article


stelda

3 commentaires:

  1. 478 séries, tant que ça !! Il y en a au moins une que je peux recommander, c'est "Good Girls Revolt". Basée sur une histoire vraie, celle des femmes travaillant au magazine Newsweek qui en 1970 se sont battues pour avoir le droit de devenir reporter. Presse, condition féminine, mode des 60/70s... ça pourrait te plaire :)

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    1. Les US en ont produites 409 l'an dernier, la France 60 à 70... donc oui, on croule sous l'offre!
      Merci beaucoup pour cette nouvelle proposition fort alléchante, Léa, je note.

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  2. Taji P. Henson est également super en flic dans la série "persons of interest" que j'adore...et oui 10% était étonnante et je croyais que la deuxième saison était pour cet automne..Merci pour ces suggestions;)

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